dimanche 31 octobre 2010

De l'hydrogene en Turquie?


Nous avons passé 10 jours à Istanbul mais n'en concluer pas trop vite que les vagabonds se sédentarisent. Nous voilà repartis, pour des zones urbaines certes mais la machine se remet en marche, les jambes fourmillent, les esprits s'impatientent... quand va t on rebattre le pavé?

Commencons par vous expliquer le redemmarage. Tout d'abord nous sommes passé sur la rive asiatique et ce pour plusieurs mois. Nous avons changer d'appartement à Istanbul, Kadikoy est le dernier quartier à nous accueillir. Le premier soir fut humide... dégat des eaux, réveiller à 3h du matin avec 3cm d'eau dans l'appartement... Les vagabonds ont espongé durant une bonne heure.

Dimanche nous rencontrons à Besiktas, sur les bords du Bosphore Hilal Atici, la responsable énergie et environnement de Greenpeace, pour discuter des problèmes énergétiques en Turquie et les solutions que proposent l'association écologique. Cela tranche avec le professeur de l'Energie Institute que nous avions rencontré l'avant-veille. Pas question d'aller chercher le pétrole au large de la mer Noire pour elle, mieux vaut développer des énergies renouvellables. Et c'est possible la Turquie est le premier pays en Europe au niveau du potentiel des énergies renouvellables. 2ème piur le solaire après l'Espagne, 2ème pour l'éolien après la Grande Bretagne, 2éme pour la géothermie après l'Islande!
Mais la préoccupation actuelle du gouvernement est plutot de diminuer ces importations d'énergie... 80% de l'énergie vient de l'extérieur, on vous parle souvent d'indépendance énergétique... voilà un bon sujet.
Par 5 fois la Turquie a tenté de développer la technologie nucléaire mais a échoué. Une alternative envisagée sérieusement est de développer des centrales nucléaires construites, gérées, entrenues par une société russe. Qu'aurait elle à y gagner? Ni savoir faire, ni indépendance nous explique t elle.

système de plaque pour exposer au soleil les bactéries

C'est sur ces questions que nous quittons Istanbul jusqu'à Ankara en passant par Eskisehir, ville étudiante où nous prenons des contacts pour une rencontre future.
Tout le monde à Istanbul nous avait avertit "dont go to Ankara it is a boring city" une ville ennuyeuse? Après 4 jours ici et une superbe journée de visite, sans parler de notre rencontre à l'université et des nombreux Ankariote et voyageurs rencontrés je démens fermement la réputation de ville ennuyeuse.

Des bactéries qui mangent des déchets et produisent de l'hydrogène

Ce n'est pas la première fois que l'on parle de cette surprenante technique. Rappelez vous c'était à Lund en Suède. Et ce n'est pas un hasard si nous trouvons un projet similaire à Ankara, le laboratoire hydrogène au METU (Middle East Technical University) avec celui de Lund sont deux des 22 partenaires à travers l'Europe qui explore cette voie pour produire de l'hydrogène.

Toutes les bactéries produisent de l'hydrogène nécessaire à leur métabolisme pour synthétiser leurs protéines. Sous certaines conditions elles peuvent en produire en excès. En sélectionnant les meilleurs bactéries pour ce travail et en optimisant les conditions qu'on leur applique on cherche à obtenir les meilleurs rendements de production d'hydrogène.
Cette technique de production a de quoi séduire. Les bactéries dégradent les déchets organiques, et rejette le précieux gaz. La solution contenant le reste des déchets organiques et les bactéries mortes peut être mis au compost. L'hydrogène peut être mélanger à du biogaz et produire de l'électricité à travers des turbines à gaz. Mais comme nous l'exlplique Inci Eorglu, c'est plus efficace d'utiliser cet hydrogène dans des piles à combustibles pour faire rouler des voitures ou simplement produire de l'électricité. L'hydrogène permet aussi de stocker l'énergie. On peut le convertir en électricité lorsqu'on en a besoin.

système de production d'hydrogène, le liquide contenant les bactéries circule dans les tubes transparents

Toutefois les recherches de rendement poussent les chercheurs à explorer différentes pistes: fournir certains métaux aux bactéries pour améliorer la production, utiliser des bactéries OGM dans le même but... Pour le moment ce n'est que des pistes explorés parmis d'autres. Mais ces pistes imposent d'apporter un bémols sur les risques éventuels de ces techniques très polémiques. Tout ce qu'on peut souhaiter c'est de nouveaux financements à ces chercheurs. D'une part parce que c'est une technologie nouvelle qu'il s'agit de mettre au monde dont le potentiel est grand et pour permmetre toutes les études nécessaires sur l'impact environnemental si des techniques à risque devaient être retenues.

Les recherches en sont arrivés au point d'imaginer l'application industrielle. On espère dans les laboratoires d'Ankara la construction d'un démonstrateur d'ici quelques années. La maturité industriel elle est plutôt prévu pour dans quelques décennies.


Nous profitons encore de la ville et sentons le froid nous mordre dès que le soleil se couche.

lundi 25 octobre 2010

4 mois et demi, premier bilan.

phare vu depuis la rive asiatique d'Istanbul

Quatre mois et demi après notre départ le 14 Juin nous pouvons souffler et faire un premier bilan.
Nous sommes à Istanbul, nous entamons nos premières rencontres au Moyen Orient. Dès que nous quitterons la ville nous nous plongerons dans les enjeux géopolitique de cette région du monde. Début décembre nous auront gagné l'Inde. Nous resterons en immersion dans une petite entreprise, à Rajkot dans l'état du Gujarat, qui fabrique des fours solaires, éoliennes et autres systèmes pour les régions rurales dépourvues en sources énergetiques. Sans trop vous en dévoiler, je peux vous dire que de belles surprises nous attendent! Puis nous découvrirons des projets très diversifiés à travers le pays. Ensuite ce sera la Chine, ses projets titanesques, son milliard d'habitants en pleine croissance économique, ses inégalités. Le Japon aussi, peut-être. Peut-être car les vagabonds devront aussi boucler le budget! Et oui. Enfin, ce sera le retour, en trans-sibérien. Le temps de la mise en forme des idées, du tri des images, des intervıews, des photos.
Mais pour l'heure il y a déjà beaucoup à faire. Nous avons été bien occupé pendant ces quatre mois, environ 35 visites ou interviews; pour ceux qui ont bien suivi le blog, vous avez pu compter 10 pays traversés (Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Suède, Norvège, Finlande, Russie, Ukraine, Roumanie, Bulgarie et maintenant la Turquie), nous avons parcouru environ 15 000 kilomètres en stop, 1 000 en train, beaucoup à pied et 3 en taxi!
Mais l'important ce sont les nombreuses réflexions qui ont pris place dans nos têtes et on espère dans les votres.

Dès le début du projet notre vision du monde de l'énergie s'est trouvée modifiée. Notre première visite à la centrale géothermique de Soultz sous forets en Alsace par exemple. A travers cette source que nous croyions sure nous avons appris qu'aucune source d'énergie est neutre sur l'environnement. La géothermie peut engendrer dans certains cas des séismes sensibles, des déchets radioactifs du à l'accumulation de radon. Les éoliennes nuiraient aux oiseaux migrateurs, nécessitent des centrales fossiles pour palier à leur intermittence, en l'état actuel des réseaux de distribution d'énergie. Les barrages hydrauliques de Norvège vident les rivières de leurs saumons et enferment les cascades magnifiques, dans des tuyaux. Les panneaux solaires actuels contiennent des métaux lourds. La biomasse prend du terrain sur l'agriculture nourrissière, et la part provenant des déchets d'autres de nos activités suffirait elle ? Les énergies fossiles et nucléaires présentent des nuisances réelles et potentielles qu'il n'est plus nécessaire de citer. Le débat est aussi culturel et les solutions différentes dans chaques localités en utilisant des sources différentes au sein de ce panels de sources énergétiqes. La clef c'est la diversité.
les chutes d'eau en Norvège ou les barrages?

Si on ne veut avoir aucun impact, il ne faut pas consommer...
Ce qui est sûr c'est que le nucléaire comme les énergies fossiles sont des ressources limités. Et que de toute manière il faudra les remplacer un jour. Pourquoi pas maintenant puisqu'ils représentent potentiellement un risque pour notre intégrité?
Certains avancent que les choses sont bien faites et que ce laps de temps correspond au temps nécessaire pour développer les sources du futur...

En attendant certaines choses paraissent déjà comme évidente. Durant notre parcours nous avons pris conscience du gâchi réalisé dans certains secteurs comme la chaleur. La mise en place de réseau de chaleur urbain permettent de récupérer la chaleur de nombreuses sources pour lesquelles la chaleur est un déchet. Dans « l'écosystème » industriel de Kalundborg la chaleur issue du refroidissement de la raffinerie sert ensuite à la centrale électrique au charbon puis sert de source pour le fabricant de placo. La même chose serait possible aussi entre une centrale biomasse comme celle que nous avons visité à Baden Baden en Allemagne et une autre quelconque industrie. De plus la mise en place de ces réseaux de chaleur permet de raccorder d'autres sources plus innatendues. A Helsinki le circuit de refroidissement des serveurs informatiques sont raccordés au réseau de chauffage. En procédant ainsi, on économise d'autant la quantité d'électricité ou d'énergie fossile nécessaire pour nous chauffer (et celle nécessaire pour refroidir les serveurs).
les réseaux de chaleur à Kalundborg

Il y a un point que nous voulons encore creusé mais où il apparaît qu'il y a beaucoup de chose à faire, ce sont les réseaux de distribution électrique. Comme nous l'expliquait, dans son bureau de l'université d'Helsinki, Peter Lund si la production d'énergie propre est souvent intermittente, notre consommation l'est aussi. Il est possible d'imaginer un réseau capable de communiquer avec les appareils liés à nos différentes activités pour commander leur fonctionnement au moment où l'énergie est disponible. Il est possible d'organiser des tours de rôle entre les différents foyers sans que les ménages s'en aperçoivent. Il est aussi possible de changer certaines habitudes, faire les machines à laver quand il y a du vent si on est alimenté par une éolienne...
les réseaux électriques à repenser (Bucarest)

Ce dont nous avons beaucoup discuté est le fait que l'intégration massive d'énergie propre et renouvelable ne pourra se faire que par une adaptation profonde du réseau de distribution d'énergie.
Actuellement les réseaux sont centralisés et vont d'un pôle de production vers une myriades de points de consommation. Avec les énergies renouvelables la production est parsemée sur le territoire et donc à travers le réseau. Ce n'est donc pas la même configuration. Et avec un réseau intelligent il faut prévoir des centres nerveux capables d'optimiser et de faire communiquer les points de production et les points de consommation.
Cela dépend de l'infrastructure des pays mais en France comme en Finlande la saturation en énergie renouvelable serait autour de 20% du fait de la configuration du réseau actuel. Au Danemark ce serait plutôt 30%. Quoi qu'il en soit pour aller vers une nouvelle ère énergétique les réseaux doivent être repensés et reconstruit.
Reste à savoir la manière dont il faut procéder, mais c'est une piste intéressante qui semble donner une certaine cohérence à différents projets sur les énergies alternatives que nous avons pu visiter. Que ce soit dans l'écovillage de Sieben Linden en Allemagne où 70% de l'énergie est locale, à l'écoquartier de Malmö en Suède où l'énergie est 100% locale et renouvelable, ou bien encore sur l'île de Samso au Danemark qui produit en moyene plus d'énergie qu'elle n'en consomme, la transition énergétique s'est faite par une volonté locale. Comme nous l'as expliqué, à Samso, le prix Nobel de l'Environnement Soren Hermansen, il est plus facile d'opérer la transition territoire par territoire. Son île image bien ce principe, mais rien n'empêche d'opérer ville par ville et quartier par quartier.
C'est un principe qui cohérent avec la réorganisation du réseau à des niveaux plus locales.

produire l'énergie en utilisant les ressources de chaque région (Samso)

Reste à savoir si les intermittences de production peut être pallier avec des échanges d'énergies entre les différentes localités, peut être aussi avec des changement de consommation, ou si nous auront toujours besoin de centrale d'appoint pour assurer la robustesse du réseau dans son ensemble.

Plus récemment nous avons traversés des pays de l'Est de l'Europe, puis des pays Européens; la Bulagarie, la Roumanie. Parfois les priorités sont différentes. Comme nous l'expliquait avant hier à l'ITU(Istanbul Technıcal University) le Professeur Abdurrahman Satman (Department of Petroleum and Natural Gas), la Turquie a en premier lieu besoin d'énergie. Quand elle maitrisera son énergie elle pourra se soucier de son impact. Et c'est pour cela qu'il travaille notamment sur des réserves de pétrole et de gaz supposées importantes en Mer Noire. En effet la Turquie importante une grande part de son énergie, ce qui la rend dépendante notamment de la Russie pour le gaz. On connait l'importance de l'indépendance énergétique dans la situation géopolitique d'un pays. Hilal Atici de Greenpeace Turquie dément que ces ambitions dans le pétrole ou dans le nucléaire soient dans le but de parvenir l'indépendance énergétique. La plupart du temps que ce soit pour le nucléaire ou le pétrole ce sont des grands groupes étrangers qui construisent et exploitent les centrales sur le sol turc et vendent ensuite l'énergie au pays. Notre derniere visite en Bulgarie en était un exemple.

Quoi qu'il en soit nous serons confrontés à cette question de la dépendance énergétique et de l'accès à l'énergie jusqu'en Chine. Et à la question: pourquoi ferions nous des efforts en Europe pour diminuer notre impact alors que le même effort en Chine aurait une efficacité plus grande? On comprend que le but n'est pas la surenchère, que les priorités ne sont pas les mêmes et que si on aimerait voir nos voisins minimiser leur impact il faudrait leur faciliter la tache. Ne pas demander aux autres de répondre à nos problématiques, d'abord leur permettre de répondre aux leurs (l'accès à l'énergie).
Et comme la planète n'est pas assez grande pour que tous consomment comme nous le faisons, nos efforts en la matière sont aussi primordiaux chez nous qu'ailleurs.

Nous devons mettre en suspent ces réflexions, en espérant que la suite du projet continuera de les alimenter. Nous ajoutons cette sage citation:

"... le véritable objectif devrait être en permanence de progresser, d'être meilleur que soi-même et non meilleur que les autres"
Albert JACQUARD


Vous pouvez retrouvez une partie de ces réflexions dans la revue S!lence de ce mois.

D'ailleurs nous souhaitons la bienvenue aux lecteurs de S!lence et du journal Métro!

jeudi 21 octobre 2010

Istanbul


Nous quittons Galabovo à sauts de puce, de voitures en voitures. Drôle de spectacle que ces camions et voitures zigzagant à faible vitesse sur les routes défoncées de la campagne Bulgare. Puis nous parvenons enfin à Silvengrad. Là se trouve l'autoroute qui, sur une alphate parfaitement lisse nous mènera à 280km vers l'Est à Istanbul. Le passage des postes frontières se fera à pied. La fin de soirée s'annonce, nous campons sous ce doux soleil, dans un champ, d'où l'on entend les appels à la prière du premier minaret de notre route. Mais la nuit sera humide et la journée du lendemain de même. Notre lopin de terre s'est transformé en maréquage. Sorti de là nous grimpons dans le véhicule de notre bienfaiteur et gagnons l'ancienne Constantinople. Istanbul sous la pluie ce n'est pas très typique. Mais Istanbul quand même. Nous sommes accueillis de jeunes germano-turcques qui étudient à Istanbul.

We left Galabovo step by step, low speed between all the holes of the Bulgarian roads. We join the highway at Silvengrad which lead us 280km on the east at istanbul. We pass the border by foot and slept in the field. We hear the first minaret voice on the road. In the morning it was all mud! We arrived in istanbul and are welcomed by Malike and Deniz which host us.


Nous avons commencé à explorer la ville. En premier lieu le centre, sur la rive Européenne du Bosphore (passage entre la mer Noire et la méditerranée qui coupe en deux la ville, une européenne, l'autre asiatique) parce que c'est ici que nous sommes logés et parce que notre première mission était de nous rendre à l'ambassade d'Inde pour obtenir nos visas. Nous ne les aurons d'ailleurs pas avant lundi. Un peu long et imprévu, mais cela laisse le temps de bien explorer la ville pour le plaisir de tout le monde.
We start to discover the city. First of all, Taksim on the european side because it is the place where we are hosted. Also because the indian consulate where we apply for visa is on this neighborhood. We wont have have it before monday but it let us time to discover the city and arrange some meeting.

Une etale dans un bazard

Istanbul à l'image d'une ville vivante baignée par le soleil... Nous avons été trempé plus d'une fois : vendredi, samedi et lundi. Mais vivante oui! 12 millions d'habitants, 2,1 millions de voitures et un réseau de métro restreint, même si flambant neuf, font des rues plutôt saturées. Mais dimanche nous avons eu une belle surprise: il faisait beau, enfin... Et c'était le marathon d'Istanbul. Au départ de la rive asiatique il emprunte un des deux ponts qui rejoint le rive européenne. Habituellement réservés aux voitures, à cette occasion il fait place aux dizaines de milliers de coureurs et piétons qui participent à l'évènement. Un clin d'oeil à notre voyage énergétique que d'emprunter cette voie pour passer d'un continent à l'autre.
We imagined Istanbul as a full of life and sunny city... well it rains many days but the sun was there for the marathon. We walk (too many people to run) on the bridge which link europe and asia. Normally just cars use it. We didnt make a full marathon, just the fun run about 8 km!


On ne va pas vous mentir, nous avons fait la « fun run » soit 8km et en marchant, il y avait tellement de monde qu'il était difficile voire impossible de courir. C'est si bon de marcher sans sac sur le dos !
Lundi nous retrouvons Elif que nous avions rencontrée à Helsinki qui nous héberge avec sa colloc actuellement... le monde est petit !
Depuis nous prenons des rendez-vous et continuons de visiter la ville qui a beaucoup à offrir. Le musée de l'énergie notamment, installé dans une ancienne centrale électrique. De quoi nous rappeller qu'avant de poser de grands problemes pour notre siecle, l'energie apportait et continue d'apporter des solutions.
Since we continue to discover the city. We visit the energy museum located on an old powerplant.

Une turbine dans le musee de l'energie, Santra, Istanbul
Nous nous faufilons dans ces rues qui ne se vident jamais, entrons dans ces mosquées imposantes, explorons ces ruelles où l'on peut trouver à peu près tout, en essayant de résister aux aléchants fruits confis, patisseries, loukoums, chataignes chaudes, moules farcies, sandwich aux poissons, thés vendus tous les 20 mètres... pas facile!

mercredi 13 octobre 2010

Du charbon propre?

Alstom annonçait une centrale à charbon propre. Pour équilibrer l'effet produit par cet oxymore nous dirons qu'il y a du mieux dans le pire. Nous nous sommes rendus, intrigués, à Galabovo, au Sud de la Bulgarie.

Alstom announced a clean coal powerplant. Quite interesting oxymore we prefer to say that there is better in the worst. We have been to Galabovo in south of Bulgaria.

La nouvelle centrale d'Alstom au second plan.

La centrale, où nous avons pu assister aux derniers travaux, devrait être livrées clefs en main a la compagnie americaine AES d'ici quelques mois. Elle brûlera du lignite, combustible très pauvre, à mi-chemin entre du charbon et de la terre.
Mais il faut vous en dire un peu plus sur la région dans laquelle nous sommes et sur la route qui nous y a mené depuis la charmante ville de Veliko Tarnovo d'où nous vous écrivions la dernière fois. Nous avons pris la route du Sud pour fuir l'automne qui s'annonçait avec la pluie et vent, une ambiance humide à 4 ou 5 degrès.

The powerplant, where we have seen the last finish construction step., should have been delivered as a turnkey to the American AES in few month. it wıll use lignite, poor quality combustible. We left the nıce city of Veliko Tarnovo from which we were writing last time and took the south way to find better than 4 or 5 degrees and high humidy.

Veliko Ternovo, Bulgarie

Et c'est en allant au Sud que nous avons abordé une région dont le sol est riche en lignite. Riche est un mot bien mal choisie, puisque comme nous vous l'avons dit la lignite est un combustible pauvre. Pour faire fonctionner les centrales il convient de préchauffer les chaudières avec du fioul pour lui permettre de bruler, ne pensez pas allumer votre barbecue avec ce charbon! Lorsqu'on consumme 1kg de houille (charbon conventionnelle) il faut presque 2kg de lignite pour en retirer la même quantité d'énergie.
La faible teneur en énergie en fait un combustible qui n'est pas rentable à transporter et les centrales à la lignite se situent près des mines. Les paysages de cette région sont à leur manière bien unique, chaque village semble doté de sa centrale au charbon. Heureusement le reste du pays offre une autre facette.

In south east of Bulagria there are area where the ground contain a high amount of lignite which is used in severals powerplant around. As it isnt rentable to transport such a low quality material it is used on this specific area. Each village have its powerplant in this region.

Sur la route de Galabovo

La centrale de Galabovo fonctionne donc avec un combustible fossile parmis les moins efficaces et est annoncée comme étant une centrale à charbon "propre". Il est clair cette centrale comparée à l'ancienne, située juste à côté, est bien meilleure tant sur les rejets atmosphèriques que liquides. Mais on est encore loin de la centrale à charbon propre. C'est une centrale au charbon plus propre. C'est une énorme différence. L'avancée est à saluer, il est dommage que la communication sème le trouble sur l'état exacte de la filière.

So the Galabovo powerplant burns one of the most inefficient fossil combustible and in the same time call as "clean power plant". For sure it is cleaner than the old one next to it but it is far to be a clean powerplant, it is a cleaner lignite powerplant but that is it. The progress have to be noticed and encouraged but it is a shame that the communication make misunderstood on this.

Ancienne centrale à gauche et à droite, la nouvelle au centre

La nouvelle centrale d'Alstom était censée remplacer l'ancienne juste à côté. Celle-ci ne possède pas de tour de refroidissement et rejette ses eaux chaudes directement dans le lac qui borde la ville. Et pas besoin d'outil de mesure très performant pour voir qu'elle ne rejète pas que de la vapeur d'eau.
The new Alstom powerplant should remplace the old one. The old one dont have any cooling tower and reject the hot water ınto the lake nearby. No need of technological tools to understand
that ıt rejected others things than vapour.

Derniers travaux dans la centrale de Galabovo

Comparée à cette ancienne centrale au lignite (toujours en activités), les améliorations sont considérables. Les équipes d'Alstom sur place nous ont fait visités les installations en plein test avant la mise en service. Les rendements seront bon pour une centrale à charbon, autour de 35 à 37% nous a-t-on dit. Ces rendements paraissent faibles mais ils sont honorables pour une telle technologie. C'est d'ailleurs l'ordre de grandeur des rendements des moteurs à explosion qui équipent nos voitures. Si nous les regardons comme des machines à chauffer l'air, nos appareils sont plutôt efficaces, un rendement de 66%, pas mal! On ne sait pas approcher de tels rendements pour faire tourner un moteur ou faire de l'électricité.
La nouvelle centrale ne rejetera aucun liquide dans l'environnement. Nous avons pu voir comment l'ensemble du site, ainsi que les réserves de charbons sont entourés de rigoles bétonnées et ainsi isolés du milieux extérieurs.

Compare to the old powerplant the improvments are enormous. The rendement will be around 35% which is fair enough for this kind of technology. The powerplant wont rejected any liquid into the environment.

Parlons maintenant des émissions atmosphériques. Les principales émissions d'une centrale au charbon peuvent être des particules ou poussières, des nitrates, du monoxyde de carbone, des sulfures, de la vapeur d'eau issue des produits de combustion et des système de refroidissement, mais bien sur aussi le fameux CO2 (dioxyde de carbone).
Lets talk about atmospherıc emissions. Powerplant main emission are particules, dust, nitrates. carbon monoxyde, sulfurs, vapour but also the famous CO2 or carbon dıoxyde.

L'une des deux turbines à haute pression de 335MW. Béatrice a été baptisée par un prêtre orthodoxe.

En ce qui concerne les nitrates et le monoxyde de carbone, ces produits résultant de la mauvaise combustion ne sont pas plus souhaitable pour l'environnement que pour les performances de l'installation. L'ingénieur qui nous a fait visiter nous a assurer que les nouveaux systèmes de la centrales permettent de mieux gérer l'injection de l'air et ainsi de mieux contrôler la combustion. Alstom a un savoir faire en matière de centrale à charbon, et nous voulons bien le croire.

Nitrates and carbon monyde which comes from a bad combustion are avoid by a air ınjection system to optimize the combustion.


Pour les sulfures la centrale est équipée de désulfurisateurs. Cela consiste à faire passer les fumées de combustion dans une douche d'eau calcaire. Après évaporation le calcaire et le souffre ont formé du Gipps qui pourrait être utilisé pour faire du plâtre par exemple. Mais ici il sera mis au rebus dans une ancienne mine...
Ce n'est pas la première fois qu'un tel procédé est mis en place et la technologie même si elle bénéficie du savoir-faire acquis n'a rien de nouveau.
About the sulfurs the powerplant is equıpped by a desulfurisation process which use calcaire powder which after reaction together will form gipps. This neutral material will be store in old mines around.
Les rejets de vapeur d'eau ne sont évidemment pas nocifs. Il reste le CO2, mais ici, à Galabovo, rien est prévu. Etant donné qu'en plus il faut plus de lignite pour produire la même quantité d'énergie que si on utilisait du charbon conventionnel. Cette centrale est plutôt sale au regard de ses émissions de CO2 qu'une centrale conventionnelle.
Il existe des projets pilotes d'enfouissement de CO2, notamment par Alstom. Mais pas sur cette centrale. Le procédé pourrait être installé sur un projet réel au mieux en 2015.
About the carbon dıoxyde nothing is done on this powerplant and as to get the same amount of energy they need to burn 2 tımes more lignite than a standart coal the emissions are two times more. Project about capture of CO2 are developped but it wont be on use for a powerplant before 2015.

Au final la centrale répond à un cahier des charges. On a demandé à Alstom une centrale à la lignite répondant aux nouvelles normes européennes sur les émissions. Et c'est bien ce qu'elle livre.
To conclude this powerplant answer to new european laws about emission and that s all. The question is how Bulgaria, which produce electricity mainly by coal, could find another way to produce electricity. We cant answer to this question right now because many others question comes with this one like energy independance... lignite has default but at least it is abondant and a local energy source for the Bulgarian people. Moreover France and Bulgaria dont have the same need and environment might not be the first question to answer.

La vraie question serait comment la Bulgarie dont la part la plus importante de son électricité provient déjà du charbon ne pourrait chercher une source plus propre. Nous ne répondrons évidemment pas à cette question ici. Il y a surement des questions d'indépendances énergétiques. Cette lignite a ses défauts mais reste une énergie locale à disposition des Bulgares. L'indépendance énergétique est primordial pour chaque pays. Ensuite la Bulgarie n'est pas la France et les besoins les plus pressant ne sont sans doute pas les mêmes.

Si la centrale à charbon propre n'est pas pour cette fois. Nous pouvons nous réjouir que la campagne de communication soit déjà prête.
If clean coal powerplant are not for today we can be glad that the communication campaign is ready.


Nous allons quitter maintenant ce pays magnifique. Nous ne sommes plus qu'à quelques kilomètres de la frontière Turque. Istanbul ne fera bientot plus partie de notre imagination.

jeudi 7 octobre 2010

Marche jusqu'a la Bulgarie

la campagne roumaine

Il y avait 60km de Bucarest a la Bulagrie, nous n'etions pas presses alors pourquoi pas marcher jusqu'au prochain pays. Prendre le temps de traverser les villages roumains et voir la vie le long des routes... la vie... plutot l' inverse : nous avons ete impressionne par le nombre de chiens ecrases le long de la route, de quoi en faire une rubrique. Ils sont nombreux aux abords des stations services ou des maisons a venir nous aboyer dessus, en risquant de finir sous un camion.
Nous aimerions en emmener quelques uns avec nous...

un russe nous avait dit ce proverbe " donne a manger a un chien, il te prend pour dieu, donne a manger a un chat, il pense qu'il est ton dieu"


Nous avons vu aussi le contraste entre les villes et la campagne ou les charettes cotoyent les poids lourds. On a vu aussi des paysans labourer les champs avec un cheval et une charrue.

Nous sommes maintenant en Bulgarie ou la pluie ne nous lache plus. Le pays est plus vallonne et on retrouve l'alphabet cyrillique. Nous reprenons le stop direction le sud et nous esperons le soleil...

La tente au milieu d'une zone industrielle humide

Velika Tarnovo d'ou nous vous ecrivons entre deux visites energetiques

vendredi 1 octobre 2010

Constanta et Bucarest

Vous voulez commencer par quelle ville? Constanta ou Bucarest?
Bucarest? Oui parceque nous sommes arrivés en Roumanie.
Moi je prefère commencer par Constanta, la chronologie il n'y a que cela de vrai.
Donc Constanta... 2ème ville du pays, elle se situe sur les bords de la mer noire et possède un port de première importance pour le transport d'énergie sous forme de gaz, de pétrole, de charbon.

Vousconnaissez déjà notre prédilection pour les zones industrielles, les zones portuaires elles aussi sont des points aimants pour nous. On les aime ces quais boueux, ces dockers casqués, ces grues colorées, ces bateaux rouillés. La chorégraphie parfaitement executée du déchargment du charbon d'un train à un bateau, le ballet des camions, l'atmosphère poussièreuse, la mélancolie des gardes barrières.
Mais il faut vous dire comment nous sommes arrivés à Constanta et pourquoi deux moldaves nous accompagnaient dans les dédales du port. Au diable la chronologie:
Depuis la belle ville d'Odessa nous avons continué vers l'Ouest jusqu'à la frontière... moldave! Et oui il se loge un morceau de Moldavie entre l'Ukraine et la Roumanie, donc deux postes frontières et quatre douanes. Que du fun, surtout à pied.

Comme dirait notre Rousseau national:
"J'avertis le lecteur que ce chapitre doit être lu posément, et que je ne sais pas l'art d'être clair pour qui ne veut pas être attentif."

La douane Ukrainienne est passée sans soucis et l'entrée en Moldavie avec le sourire de la douanière. Mais un kilomètre plus loin, à la frontière Moldavie/Roumanie la douanière moldave nous reproche de ne pas être motorisés, piétion on ne passe pas! A part si... "Do you have money?", nous demande-telle... Quenini!
On repart dans l'autre sens et passons la nuit sur ce bout de terre moldave enclavé. Et finalement ce n'est pas mécontent que nous nous préparons une soupe bien chaude dans la fraicheur tombante, face au Danube.

le Danube vu de Moldavie

en Ukraine comme en Roumanie il y a beaucoup de chiens errants

Le lendemain, sous un ciel couvert nous allions retenter notre chance lorsqu'un moldave proprose de nous faire passer en voiture, nous la saisissons et arrivons à Galati en Roumanie. Nous sautons dans un train alors que les nuages se dévident, petite correspondance de 5h30 au milieu de nul part sous une pluie drue. Nous arrivons à Constanta à 20h30... 12h pour faire 250km... une moyenne d'autostoppeur!! Nous passons la nuit chez une mamie qui loue une chambre où nous rencontrons les deux lycéens moldaves.

nos deux jeunes guides moldaves

La Roumanie est un pays qui a une configuration énergétique un peu particulière. En effet elle possède des ressouces pétrolières et charbonnifères parmis les plus importantes d'Europe. Mais les installations de production d'électricité vieillissantes sont peu efficaces et d'origines thermiques, donc polluantes. Il existe donc un gachis important. Mais l'entrée dans l'Union Européenne en 2007 transforme le pays. Cette année le plus large parc d'éolienne du monde va entrer en construction, pour une capacité de 600MW, soit la moitié d'une centrale nucléaire, autant que la centrale au charbon "propre" que nous verrons en Bulgarie...

Mais dans le port de Constanta, c'est bien au pétrole et au charbon que nous nous intéressons. Car si la Roumanie est un producteur qui compte c'est par d'ici que partent les exportations.
Nous partons donc accompagnés de Sergueï et Dima, nos deux moldaves à travers la ville. Nous débouchons rapidement à l'entrée du port, sous bonne garde. Ce qui aurait du nous mettre la puce à l'oreille...
Quoi qu'il en soit une discussion étonnamment rapide entre nos étudiants moldaves et un des policiers gardant la barrière permet d'entrer dans la zone facilement. A partir de là nous avons eu le loisir durant 3h de parcourir les nombreux terminaux exportant, l'acier, les céréales, le charbon et le pétrole. Nos deux comparses nous ont rendu de grands services afin d'obtenir des différents gardes la permission de filmer et de prendre des photos de cet endroit peu commun!


Réjouit de notre périple nous décidons de rejoindre la gare, nous sommes attendus à Bucarest le soir même. Seulement nous avons parcouru quelques kilomètres pour traverser tous ces terminaux et décidons d'emprunter une autre sortie. La douanière nous explique que ce n'est pas possible.
Les zones portuaires sont des zones internationales, y entrer ou y sortir signifie entrer ou sortir de Roumanie. On ne visite pas si simplement un grand port comme celui-là. Nous revenons sur donc nos pas.


Allons nous finir nos jours à errer au milieu de ces terminaux portuaires, faire de ces chiens errants nos compagnons, regarder partir ces conteneurs, cette ferraille, ce charbon et ce pétrole, en direction, parfois; du pays de notre enfance? Peut être commencerons nous au bout d'un moment à nous familiariser à ces murs gris, à cette poussière de blé sortant par bourasque de ce silo?
Non... il n'en a rien été. Nous avons retrouvé notre gentil garde de la police des frontières qui nous a ouvert la porte.

Nous avons gagné le parvis de la gare. Nous avons dégusté des patisseries du cru, le devoir accompli, plus heureux d'être libre de nos mouvements que le matin même. Bucarest nous attendait, nous aurions pu prendre un train, mais ce fut le bus. Les vagabonds tentent de nouveaux moyens de transport ces derniers temps: le train, le bus... Nous faisons tous les jours de nouvelles expériences. Ce bus nous conduit à Bucarest. Nous y rencontrons Stefan et Mihaela qui nous hébergent et font découvrir la ville mais aussi l'histoire de la Roumanie.

la vue depuis l'appart de couchsurfing au centre de Bucarest

Dès le premier soir Stefan et sa femme nous acceuille dans son appartement du centre ville. On en apprend beaucoup sur les habitudes, l'histoire, l'ancien régime et le dictateur Ceausescu qui s'est fait construire un palace immense et insensé alors que le peuple manquait de tout. Maintenant ce bâtiment abrite le parlement Roumain.

le palais de Ceausescu transformé en parlement après la révolution

Durant la dictature, le régime a installé de nombreux tziganes dans les quartiers bourgeois pour faire "fuir" les riches installés là. Maintenant la ville se développe et le centre ville est partagé entre les rénovations et bars "hype" et à coté les squats ou les maisons de tziganes en ruines. Un contraste vraiment intéressant.
Mais nous restons encore un peu dans cette capitale, nous vous en reparlerons en même temps que de la route vers l'ancienne Constantinople.

Stefan et Arnaud (jamais sans son beauty case)