dimanche 27 février 2011

Vivre autrement, ça se pratique

Nous avons passé les huit derniers jours sur une autre planète.

Pour commencer, nous avons atteint l'extrémité Sud de notre voyage. Non loin de Pondichery, l'ancien comptoir français, dans l'état du Tamil Nadu se trouve Auroville. Non loin d'Auroville se trouve Sadhana Forest.

Auroville est une ville expérimentale, son but affiché : l'unité humaine. A Auroville, il faut bien cherché, mais on trouve beaucoup de choses. Lorsqu'on regarde le côté énergétique et impact environnemental, on est déçu sur plusieurs aspects. Mais l'esprit est là, l'expérimentation. Si on cherche bien on trouvera Sadhana Forest à l'écart de la ville.

Nos derniers articles présentaient la filière des biocarburants souvent décriées pour la pression qu'ils exercent sur les forêts et les plantations vivrières. Ici l'objectif est la reforestation. Originellement il y avait ici une forêt tropicale sèche réduite à un champ de cailloux du à la déforestation.

Les bâtiment sont fait de matériaux très locaux et sans processus industriel.

Il y a environ 150 bénévoles sur le projet, soit à peu près un millier par an. Lors de notre présence il y avait une trentaine de nationalités au minimum, Russie, Japon, Indonésie, Chine, Vénézuea, Inde, Etats Unis, Canada, Allemagne, Israel...

Le travail de reforestation consiste en premier lieu à éviter l'érosion et réussir à retenir l'eau de la mousson sur les sols. Les techniques ont été mises au point et depuis 7 ans, la nappe phréatique partagée avec le village d'à côté est remontée de 6 mètres tout en ajoutant 150 personnes qui en dépendent tout le jours.

Ici on ne se contente pas de reforester, autour de cette problématique c'est tout une réflexion sur la manière de vivre qui s'est faite pour diminuer la pression sur la nature. Chaque geste du quotidien est pensé en terme d'impact.

Toute l'énergie électrique de la communauté provient de ces panneaux solaires. Les appareils électriques ne sont utilisés que le jour. Il y a des batteries pour éclairer la hutte commune la nuit.

Où va l'eau qui sert a nettoyer la vaisselle (nettoyage à la cendre de bois et au vinaigre), l'eau de la douche, du lavage de mains? D'où vient elle? D'où vient la nourriture? Où vont nos dechets? D'où vient notre énergie? Comment peut on la consommer au mieux? C'est toutes ces questions auxquelles il faut répondre. Ici ces questions ont été travaillés une à une en essayant de donner la réponse la plus satisfaisante à chaque fois. La solution est une cohérence où tout ce qui est pris à la terre lui revient sous une autre forme.
Même l'habitat, adaptés bien sur aux conditions climatiques locales, ne contient que 4 matérieux, du bois, des branches de palmiers pour la toitures, des cordes en fibres de coco et des pièces de granites taillés à la main.


Les bénévoles travillent à redonner au sol sec et stérile les caractéristiques d'un humus de forêt.

Les arbres ne peuvent être plantés que pendant les périodes de moussons. Le reste de l'année le terrain est préparé. Cela consiste en majeur partie à aménéger de petites tranchés ou de petits talus bien placés de manières à freiner l'écoulement des eaux de moussons, maîtriser l'érosion et permettre aux plantes de se fixer. A certains endroits ce seul travail suffit pour que la nature se réappropprie le terrain. La plupart du temps les arbres sont plantés de manière maîtriser pour permetre la plus grande chance de survie. La philosophie ici n'est pas de soulever des montagnes mais au moins essayer de réussir à faire petit et bien.

Des bénévoles récupérent des gravats abandonnés pour érigés un barage filtrant pour l'eau de ruissellement.

La reforestation est l'axe majeur du projet mais la chose la plus frappante dans cet endroit est l'échange du savoir. D'une part l'échange des bonnes pratiques ou des nouvelles idées et aussi les gens viennent de cultures très différentes la tête emplie d'une grande diversité. Il est possible de travailler à ramasser des cailloux le matin et d'assister à une conférence sur une méthode de résolution des conflits mis au point dans les favellas de rio dans l'après midi.


Bien sur, tout n'est pas parfait. C'est comme regarder une société de l'extérieur, il y a toujours des aspects qui nous sont étrangers et des choix incompris. Mais ça fonctionne, sans doute parce que cette communauté est peuplée de personnalités enthousiastes. Mettre au point de nouvelles manières de vivre, se créer de nouvelles habitudes n'est pas simple tout les jours.

Le bâtiment commun au cours d'un repas.

La toiture en branche de palmier doit être refaite tout les deux ou trois ans. L'ensemble du bâtiment est biodégradable. Si 'endroit est abandonné la forêt prendra possession des lieux.


mardi 15 février 2011

Sur les routes d'Inde, les raffineries, etc...

Une raffinerie comme on aimerait en voir plus?


La derniere fois nous parlions de biocarburant. Nous restons dans le sujet. Nous avons maintenant quitte Hyderabad, capitale de l'Etat de l'Andra Pradesh, nos poumons ont pu souffle un peu. Mais nous ne pouvions partir a la decouverte des routes qui descende au Sud, de la mer de Bengale, sans passer par une petite raffinerie. Question de principe de vagabond.

Hyderabad, soir de semaine, 21h

Salle de controle de la raffinerie de bio-diesel

Vous l'aurez compris cette raffinerie est particuliere, elle raffine le biodiesel. Qu'est ce que cela change par rapport a une raffinerie classique? Investigations.

L'huile issue des plantes comme celles nous vous avions parle plus tot peut etre directement utilisee dans des moteurs adaptes ou melangee avec du carburant conventionnel. Mais ici on a une idee de la filiere a plus grande echelle. Le bio-diesel est purifie. On ameliore ainsi l'efficacite energetique de l'huile et on reduit les emissions derangeantes. 0,3% de la quantite d'huile primaire est ainsi retiree pour obtenir le produit final. Les bidons que vous pouvez voir sur les photos sont ces dechets. Comme vous vous faites certainement en ce moment la remarque, le processus n'est pas parfait. Bien sur et ce n'est pas la vue de ces bidons exposes en plein air contenant ces dechets d'huile qui nous ferons vous contredire.

Cependant nous nous devons de preciser que la zone sur laquelle est entreposes la delicate marchandise est entouree de rigoles. Toutes les pluies de ruissellement sont recuperees et traitees. Il va cependant falloir trouver un exutoire a ces dechets.

C'est lorsqu'on regarde les choses a grande echelle que les problemes interviennent. Comme nous l'avons deja fait remarque au cours du voyage. Aucune energie, meme renouvelable est denuee d'impact. Tout est question de l'amplitude et de la gravite de l'impact. Quoi qu'il en soit, voila pourquoi la priorite est l'economie d'energie. L'energie la plus facile a produire est celle qu'on ne consomme pas.

Le biodiesel est une source renouvelable et doit ne pas accaparrer les terres, mieux vaut favoriser l'exploitation de dechets agricoles et agroalimentaires. Nous rajoutons agroalimentaires car a la raffinerie, on transforme aussi la graisse animale...

Lors de la combustion les emissions de polluants sont bien moins importantes par rapport aux fossiles (petrole, gaz), notamment en ce qui concerne les particules. En outre si la filiere est consideree renouvelable s'est parceque dans l'absolu les plantes absorbent les produits de combustions des huiles qu'elles ont engendrees.

Les amateurs de raffineries, que vous etes, me diront "c'est bien beau tout cela mais une raffinerie ca consomme enormement d'energie". Tres bonne question, je vous remercie de l'avoir posee. Quel est donc le bilan energetique? En effet il faut une source de chaleur importante pour faire fonctionner le processus industriel. Ici on recupere encore des dechets de l'agriculture. L'enlevoppe des grains de riz, matieres abondante dans la region, sert de combustible et procure la source de chaleur.

Les rizieres d'Andra Pradesh
Maintenant que tout le monde sait a quoi ressemble une raffinerie de biodiesel. Nous pouvons reprendre la route.
Nous avons quitte le calme de la ville pour retrouver l'animation de la campagne. Ou l'inverse. 9h heure de bus plus loin, nous foulons les rues de la petite ville de Ongole, lieu de notre prochaine visite. Mais vous ne saurez pas ce que c'est... Bon d'accord. Je vous le dirai dans le prochain article.

Ongole est situe a 15km de la mer de Bengale. En tant que vagabonds de l'energie nous avons tente pour vous une excursion a pied pour decouvrir les environs ( et se baigner accesoirement).

La mer du Bengale.
La question qui nous est le plus souvent poses est de quel pays venez vous? La suivante, que faites vous ici!? A Ongole et dans ce village de pecheur, la seconde semble etre celle qui intrigue le plus.
ps: desole pour les accents

samedi 12 février 2011

Sur la route des biocarburants

Parlons de biofuel.

La filière du biodiesel apporte à la fois des promesses et des inquiétudes et toutes deux sont justifiées. Les biodiesels sont des huiles issuent de l'agriculture. Ils peuvent remplacer partiellement le diesel fossile (petrole) et même faire fonctionner à 100% un moteur à explosion.

C'est donc une ressource intéressante puisqu'elle se renouvelle à chaque cycle de floraison des plantes, c'est à dire en général chaque année. Puis elle s'adapte sans grandes modifications aux infrastructures actuelles (moteurs thermiques...).


Champ de Jatropha a l'ICRISAT


C'est en somme la source d'énergie parfaite que l'on cherchait tous. Enfin c'est de ce que beaucoup ont cru dans les débuts du boom de cette filière. En effet comme beaucoup les biocarburants, avec le bioethanol (alcool) et le biogaz, le biodiesel a du mal à se rendre indépendant de la filière fossile. Il fait souvent appel, à l'agriculture mécanisée intraséquement liées à la filière fossile. Le rendement énergétique ne serait donc pas si bon. Certains parlent de 0,8 litres de pétrole pour obtenir 1 Litres de biocarburant. Toutefois il y a un gain. Notont au passage que le prefixe "bio" indique la provenance de la ressources, c'est a dire la biomasse (carburants obtenu a partir de matière organique, végetale, graines, fleurs, déchets agricoles, mais aussi graisse animale). Ceci n'est pas a confondre avec les produits bio qui revendiquent une certaine forme d'agriculture plus respectueuse de la nature.

Cependant il y a deux autres problèmes sérieux. La filière des biocarburants ou agrocarburants est en concurrence direct avec l'agriculture nourricière. Les productions sont souvent faites sur les mêmes terres. Ceci a pour effet d'engendrer de fortes pressions sur les marchés des denrées alimentaires.

Deuxièmement, le problème c'est la déforestation. La filière est lucrative et les récoltes meilleures sur des terres nouvelles.

Mais tout les biocarburants n'ont pas ces problèmes. Ceux que l'on appelle souvent de la seconde génération utilisent les tiges des plantes, voir le bois, en d'autres termes certains déchets de l'agriculture classique.

Nous nous sommes rendu à l'ICRISAT (International Crops Research Institue for the Semi-Arid Tropics). Le but de notre visite était le Jatropha Curcas Lineanus. Un arbuste prometteur. Cette plante originaire d'Amérique Centrale est connue pour son endurance, sa capacité d'adaptation et de survie sur sols pauvres, sa croissance et sa propagation rapide, la diversité de ses usages, mais ce qui nous intéresse c'est sa haute concentration en huile, 40% dans les graines.




Une telle plante peut pousser sur les terres dévastées et à des endroits ou l'agriculture nourricière n'est pas ou plus possible. C'est donc une plante de première génération mais qui n'a pas les défauts de ses cousines. Cette plante enrichie le sol et produit le précieux biodiesel. Parfait non ? Non.

Le Dr. Suchas P Wani, le coordinateur du projet, nous a affirmé le potentiel de la plante mais aussi que pour le moment l'exploitation économique n'était pas viable. Le prix de la main d'oeuvre équivaudrait au prix de la matière première.

Mais dans la botanique ceci ne signifie pas l'échec. Cela a pris des milliers d'années aux hommes pour sélectionner les plantes agricoles. Regardons simplement les autres plantes de premieres génerations utilisées : betteraves, mais, colza, cotton, tournesol... Autant de plantes dont la sélection a commencé il y a bien longtemps.

Cela ne prendra pas autant de temps dans le cas présent ésperons le. Mais l'important est d'arriver à sélectionner les caractéristiques intéressantes (meilleure concentration en huile dans les fruits, quantité de fruits...). Le Jatropha un tres bon candidat pour l'avenir: restauration des sols, approvisionnement en energie.

Trop peu d'institut travail à sélectionner cette plante. C'est un travail de longue haleine.



Un ouvrier taille le Jatropha pour maximiser les fruits a la prochaine saison.


L'ICRISAT est un Institut internationale financé par une quinzaine de pays dont la France et l'Institut a bien compris que le Jatropha, est un bon candidat à la réabilitation de terrains appauvris. En produisant de l'huile il peut d'ors et déja réduire le cout de la réhabilitation de ces terrains. Ceci, contrairement à d'autres biocarburants est un frein à la déforestation. Dans tout les cas, à l'ICRISAT, on continue de sélectionner et d'avancer vers une plante rentable pour les villages.

L'ICRISAT est spécialisté dans les terrains difficiles. Le Jatropha n'est pas sa seule arme. Il y a aussi le Pongamia qui est un arbre. Pour celui-ci la rentabilité économique est là. Déjà teste sur le terrain, des villages tests en bénéficie . Seulement ici pas question de réutiliser les terres à un autres usages, enfin, pas aussi facilement qu'avec le Jatropha. Mais les avantages sont là. On peut cultiver sur les sols pauvres, pas de concurrence avec les plantations vivrieres. Enfin on se rend moins dépendant de la mécanisation puisque les arbres ne doivent pas être replantés chaque année.

Lorsqu'on demande au Dr. Suchas P Wani "Quel pourrait être le rôle de ces deux plantes par rapport au secteur fossile ?" Il nous répond clairement qu'il ne faut pas s'attendre à une solution miracle. Bien sur cela fonctionne mais on ne pourra produire ici qu'un petit pourcentage de ce que le mastodonte fossile fait à l'heure actuelle.

Mais il ne faut pas croire que ceci est un aveux de faiblesse. Parce que l'avenir est là: un mix énergétique et une consommation bien différente de ce que l'on connait. Parce qu'aucune autre source d'énergie ne nous permettra, comme les energies fossiles aujourd'hui, de gaspiller aussi facilement de l'énergie pour les milliers d'années d'humanité à venir.

jeudi 10 février 2011

On the road again


Ou plutot on the rail. Nous avons dégusté chaque minutes des 30 heures de trajet, chaque mètre de 1428 kilomètres qui séparent Hyderabad de Rajkot.
En réalité on a surtout savourer l'oreiller et la couchette. Nous étions frais et dispo pour reprendre le train pour 11 heures de plus vers une mine de charbon à ciel ouvert. Seulement le manager a changé d'avis il n'a plus envie de nous montrer cette mine. Nous nous laissons pas démonter et appelons la maison mère et après moultes péripéties téléphoniques nous avons finalement le manager général en ligne. Il veut nous rencontrer avant de décider quoique ce soit.
Bien, nous prenons rendez-vous pour le lendemain.
Tenaces les vagabonds. Oui et c'est surtout parce que le charbon représente plus de 70% de la production d'électricité, plutot significatif de la situation énergétique indienne. Et ce n'est pas tout. Si la demande en électricité croit sans cesse, et cela va continuer, ici seulement 50% de la population a accés à l'électricité, cela demande de plus en plus de charbon. Les compagnies minères font tout pour suivre la demande, mais une partie doit tout de même être importée. Le sous continent se fournit en charbon depuis l'Australie et l'Afrique du Sud. Seulement le prix du charbon importé est trois fois plus cher.
Donc nous rencontrons le manager général, très suspicieux, il semble que les mines indiennes ne cherchent pas à faire parler d'elles. Malgré nos explications sur nos bonnes intentions, de vouloir rendre compte de la situation et voire la réalité, il ne sera pas possible de visiter une mine, ni même d'obtenir une interview filmée.
Echec donc mais nous n'abandonnons pas... nous savons déjà où sonner pour retenter notre chance avec la filière du charbon, si discréte, et ce au plus haut, à Dehli. Prochaine épisode charbon dans la capitale indienne. Nous tenterons de redescendre la fillière du ministre jusqu'à la gueule noire !
Nous avons eu le temps d'avoir un aperçu de la ville de Hyderabad et son air si... peut on appeler ce mélange de gaz d'échappement de l'air ? Et après deux mois dans un état 100% végétarien nous avons vu des boucheries en plein air et des espèces inédites... Nous allons rester végétarien encore quelques temps!
ce ne sont pas des jouets mais des poussins vivants! vendu 5 roupies pieces

dimanche 6 février 2011

Un nouveau départ


Nous avons terminé notre travail à Rajkot. Pour ne pas faire de longs discours, voici simplement une petite vidéo sur ce qui a été accomplis.
Mais avant de vous laisser visionner nous devons nous excuser de la médiocre qualité de la bande son de la vidéo. Nous subissons des problèmes logiciels. Nous ne sommes pas en mesure de les régler avant de reprendre la route (tout à l'heure à 5h du matin pour 29h de train). Mais nous publions tout de même la vidéo de peur de ne pouvoir le faire plus tard sur la route.

Voici le Solar Fire P32 en action!








Pour nous excuser voici une autre courte vidéo de la machine avec un son sinchronisé.



Nous partons donc de Rajkot. Pendant deux mois nous avons appris énormément et aussi contribuer au projet Solar Fire. Notre passage a déjà un retentissement assez important en Inde et aussi en Asie. Notre dernière journée à l'usine TinyTech s'est terminée avec avec une conférence de presse et démonstration de la technique à une vingtaine de journalistes. Si vous recevez chez vous le Indian Times, le plus grand journal national d'Inde, vous y trouverez un article intéressant sur notre travail avec Eerik Wissenz. Voici qui devrait nous aider dans le mois à venir où nous traverseront l'Inde de part en part.


Toute l'équipe de travailleur avec qui nous avons collaboré pendant notre séjour ici


Démonstration après la conférence de presse