lundi 28 mars 2011

Lisbonne, un vélo dans la tête.




Lisbonne

Nous sommes donc arrivès au Portugal, à Lisbonne, jeudi soir. A Lisbonne, on a beau rentrer dans le printemps, il fait froid en tee-shirt. Nos sacs ont décidé de passer quelques jours à Milan, où nous avons fait une escale... Heureusement, nous avons été acceuillis, par une bande de joyeux étudiants espagnols, au sein de leur appartement du centre ville.



Allégés de nos fardeaux, pourquoi pas finir le voyage à vélo?

Nous avons passé le weekend à dénicher des montures d'occasion. Puis nous avons retrouvé nos sacs. Mais finalement nous nous arrangerons bien à leur trouver une place sur nos portes bagages! L'idée de rentrer à bicyclette nous parait une belle perspective pour finir l'aventure.
C'est fait nous rentrerons donc à vélo. Nous ferons d'abord un détour par le Sud du Portugal et de l'Espagne pour nos dernières visites principalement au sujet du solaire photovoltaique. Puis, nous expérimenterons ce transport doux sur plus de 2000 km pour rejoindre notre verte normandie.

A bientôt pour la suite du périple à deux roues. Nous partons maintenant!

mercredi 23 mars 2011

Changement de programme

Ceci est notre dernier message écrit sur une terrasse de New Delhi, dans la douceur d'une dernière soirée indienne. Nous partons donc demain pour Lisbonne, le Portugal nous acceuillera dans la soirée.

Nous ferons néanmoins demain matin un détour par le bureau de Greenpeace pour discuter de la place du charbon ici, c'est 80% de la production d'électricité et en forte croissance.

Nous avons donc pris notre décision, devant le manque d'information fiable en provenance du Japon. Comme nous le disions, nous devions y en apprendre plus, principalement, sur le solaire photovoltaique. L'Espagne et le Portugal sauront répondre à nos questions, sans aucun doute.

Ces derniers jours, nous sommes restés à New Delhi, pour nous réorganisé et puis nous avons eu une bonne surprise. La ville a fêté Holi. La ville entière se remplit de couleurs, il devient dangereux de marcher dans la rue, les gens sont armés de pistolets à eau chargés en pigments. Personne ne peut y échapper et ce n'est pas sans un certain plaisir que nous y avons pris part.

Voilà comment vous accueillent les mères de familles...

Nous avons été embriguadés dans une bataille qui nous a opposé à un orphelina de la ville. Nous avions des atouts, nous aurions pu remporter la victoire. Mais des actes de traitrise nous ont fait perdre la face.

Nous quittons l'Inde tout de même sur cette note joyeuse. Les quatres mois que nous y avons passé, nous ont appris beaucoup. Beaucoup de choses en ressortiront dans nos réflexions.

vendredi 18 mars 2011

Japon, le projet rattrapé par l'actualité.

Après notre périple dans les montagnes himalayennes, nous sommes de retour à New Delhi. Ici, comme partout, la nouvelle fait la une des journaux.
Vous êtes nombreux à vous inquiéter pour nous. En effet nous devions nous rendre à Tokyo sous peu, le 22 mars. Soyez rassurés nous sommes toujours à New Delhi à plus de 5000km de la catastrophe.
Cependant, voilà une preuve dont nous nous serions bien passée, de l'urgente nécessité de s'intéresser à la situation énergétique et aux possibilités d'évolutions. Il est trop tôt pour savoir le dénouement de cet accident et les leçons à en tirer mais pour l'heure ce qui est sur c'est que en plus des victimes directes du tremblement de terre et du tsunami, le danger nucléaire au Japon complique énorménent la situation. C'est déjà des populations entières qui seront traumatisées par cette énergie. Nous ne parlons pas des victimes directes du aux radiations puisque pour le moment, personne ne sait le fin mot de l'histoire. De plus le suivi de l'affaire dans tout les coins du monde nous rappel que nos choix en matière d'énergie peuvent impliquer aussi le reste de la planète.

Des possibilités d'évolutions et de transitions de la situation énergétique, il y en a beaucoup, nous avons mis le doigt sur un bon nombre d'entre elles sur ce blog. On peut les regrouper en trois grands domaines, diversification des sources, efficacité énergétique avec l'échange de chaleur par exemple entre les industries, et changement d'habitudes culturelles. Ce dernier est le plus profond changement, un des plus efficaces aussi, qui ne peut se réaliser que par la pratique et l'échange.

En ce qui concerne le projet, nous annulons bien entendu notre départ pour le 22. D'abord parceque les acteurs de l'énergie au Japon auront sans doute autre chose à faire que de nous recevoir. Deuxièmement à cause des risques, d'après les informations ils seraient très limités dans le Sud du pays, mais la situation semble plutôt instable.
Nous nous gardons comme possibilités, deux options. La première consisterait à nous dérouter pour la Corée du Sud. Cette option pourra se réaliser si la situation se stabilise car le pays est proche du Japon. Cette option ne remetterait pas en question la fin du projet comme nous l'avions prévu à l'origine, c'est à dire rejoindre la Russie par la mer, puis le retour par les terres jusqu'en Europe.
Si l'actualité ne va pas dans ce sens, et comme nous ne pourrons pas temporiser indéfiniment en Inde, à cause de notre budget, nous prendrons un avion pour le Portugal. En Espagne nous enquêterons sur le solaire, une filière dont nous souhaitions nous occuper, en autre, au Japon.
Quoi qu'il en soit, nous nous laissons jusque fin mars au maximum pour laisser évoluer la situation. Nous allons certainement continuer à découvrir l'Inde à travers son énergie d'ici là. J'en profite pour remercier tout le monde de votre suivi!

saviez vous que les rickshaw fonctionnent au gaz naturel?

Evidemment la philosophie du projet est plutôt d'éviter l'avion. Nous avions déjà du nous envoler au dessus du grand pays pétrolier, l'Arabie Saoudite. Maintenant le nucléaire nous barre la route.

mardi 15 mars 2011

Micro hydro, une expérience glacée

le bus de l'angoisse

Il était plus que temps pour nous de mettre un terme à 9 mois quasi ininterrompus de températures clémentes et estivales. C'est par solidarité avec vous, peuples du froid, de Normandie, de Touraine, d'Ile de France ou d'ailleurs, de toutes ces contrées qui connaissent un hiver rigoureux, que nous allons chercher la froidure dans les hauteurs Himalayennes.

le soleil brille fort à 3000m

Et c'est bien pour cette raison et non pas la beauté des paysages, les villages isolés et les installations de micro hydro que nous sommes là. C'est bien par compassion et pour vous montrer que nous aussi pouvons souffrir du froid.
Il est fini le temps où le thermomètre affichait des valeurs qui dépassaient les 30°C, désormais le seul nombre qui augmente c'est l'altitude.

difficile de ne pas prendre avec moi tous ces beaux chiens de montagne

la route qui mène aux micro hydro

Nous avons profiter de l'occasion pour rencontrer les autorités gouvernementales qui gèrent les micro hydrauliques dans l'état de l'Himachal Pradesh. Cet état montagneux situé au nord de Delhi et le long de la frontière Tibetaine a un grand potentiel énergétique grâce à ces cours d'eau. Nous connaissons tous les barrages, ces monstres de béton qui génèrent des quantités phénoménales d'électricité, mais qui posent des problèmes environnementaux et sociaux parfois. Les zones innondées nécessitent parfois de déplacer des habitants de villages entier. Mais il existe un moyen différents de produire de l'électricité avec l'énergie cinétique de l'eau et sans bloquer un cours d'eau ni innondé de grand espaces : c'est la micro hydro. Une échelle bien plus petite, avec une production de 100KW à 2MW (contre plus de 1000MW pour les barrages conventionnels, l'équivalent deux centrales à charbon) mais avec des conséquences sur l'environnement bien moins importante.

les deux turbines de 100KW chacune

Comment cela ? Il s'agit de détourner une partie du cours d'eau et de le passer dans des turbines (comme dans un barrage traditionnel) et génerer de l'électricité.
Nous avons donc voulu visiter une de ces installations, enfin toujours par solidarité avec vous nous avons été jusqu'à 3000m d'altitude pour éprouver un peu plus ce froid qui vous torture depuis des mois.

paysages glacés

Au terme d'une ascension digne des montagnes russes, nous arrivons sur un flanc de montagne couvert d'une couche épaisse de neige, c'est ici que nous avons vu une des nombreuses installations de la région. Pour l'atteindre nous avons du marcher dans la neige durant 15 minutes, juste assez pour que nos pieds gélent, toujours pour ressentir au plus près de vous. La présentation de la micro hydro faites, nous nous réchauffons le coeur avec les paysages magnifiques et le corps avec un bon tchaï chaud.
produire l'électricité avec l'énergie des rivières sans affecter l'environnement

Pas de repos pour les braves nous sautons dans un bus, qui lui rebondit au gré des trous et bosses qui fleurissent le long de ces « routes » au fil des ravins et des torrents. La nuit fut longue et nous atteignons Reckong Peo, où nous devons obtenir un permis pour poursuivre notre route , car le Tibet est tout proche. Nous pensions continuer pour voir des villages isolés, qui ne sont pas connectés au réseau où l'énergie est obtenue grâce à des panneaux photovoltaïques. Malheureusement des éboulements sur la route ne nous permettent pas de continuer. Nous partons alors pour Kalpa plus haut dans les montagnes d'où nous vous écrivons, dans le froid glacial de notre chambre. Pas de chauffage, simple vitrage, le manteau et les écharpes ne nous quittent pas.

le village de Kalpa d'où nous vous écrivons


D'ailleurs je vais arreter l'article là, mes doigts commencent à ne plus se mouvoir suffisamment.

[edit] Nous projetons d'être au Japon le 23 mars, mais les évenements actuels mettent cette théorie en doute, selon l'évolution de la situation nous aviserons.

dimanche 6 mars 2011

Retour au nord

Ces quelques jours à Chennai fut fort enrichissant mais il était temps pour nous de repartir et cette fois vers le Nord.

vue depuis le toit de l'appartement où nous étions accueilli à Chennai

les abords du Ashtalakshmi temple, Chennai


les rues de Chennai, près d'Elliot Beach


lampe suspendue dans la mosquée

Après quelques 34h dans le Tamil Nadu Express, passées principalement à dormir, (ce qui explique l'absence de photo du voyage en train) nous foulons du pied le sol de New Delhi. Gatien, ami rencontré il y a un an à l'université en Inde et qui travaille cette année à Delhi nous accueille très aimablement, ainsi que ses collocataires, dans leur grande et agréable maison.


Quel choc thermique! Après les 34°C quotidien de Chennai, ces 20 petits degrés nous parraissent insuffisant, qu'importe dans ces air frais nous parcourons le Old Delhi et les rues de Chandni Chowk autour de la grande mosquée Jama Masjid.
Atmosphère enivrante et bazar de rue, une vraie fourmillère où tous les corps de métier se cotoient.

la grande mosquée Jama Masjid, Old Delhi

le réseau électrique au service des singes

On parle souvent de comment produire l'énergie, mais vous connaissez tous notre phrase magique "l'énergie la plus facile à produire est celle que l'on ne consomme pas".
Encore une réflexion sur ce thème avec tous les ateliers dans les quartiers que nous avons parcouru (et c'est partout comme ça en Inde) où l'on peut faire réparer un peu près tout. Une bonne leçon quand souvent en France (et en occident plus largement) il est plus simple, plus économique, de racheter du neuf plutot que de faire réparer. Produits conçus pour avoir une faible durée de vie, obligeant le consommateur à en racheter régulièrement... Augmentant la quantité de déchets et notre consommation d'énergie.

atelier le long du trottoir

Que nous réserve la suite? Des rencontres et des surprises. Nous allons prendre un peu de hauteur et continuer de faire descendre le thermomètre.

mercredi 2 mars 2011

Reforestation / Deforestation

Avant de nous plonger au coeur d'un processus de reforestation nous avons été visiter une centrale biomasse près de Ongole,. Il s'agit de brûler du bois pour produire de l'électricité. Un peu schizophrènes les vagabonds? Non à peine!
Nous vous proposons ici un article de rattrapage car nous n'avions pas eu le temps et l'occasion de le mettre en ligne après notre visite.

Souvent on nous présente comme deux étudiants qui cherchent les énergies renouvellables du futur. Non, non, nous sommes là pour voir les énergies et toutes les énergies (du moins celles auxquelles nous avons accès) et rendre compte de leurs impacts et leurs intêrets.

C'est pourquoi il est logique pour nous de s'intéresser à cette filière, la biomasse. Elle soulève des interrogations, comme celles sur la perenité de ce modèle.
Chaque jour l'usine réclame 400 à 500 tonnes de bois pour fonctionner.

Le bois est transformé en copeaux pour une meilleure combustion

D'où vient ce bois?
Des environs nous dit on, 25km, 50km... 100km. On déboise mais on replante aussi, grace a une forte croissance, en trois ans on obtient un arbre pret pour la chaudière. On utilise aussi des déchets agricoles comme les coses de riz.

Turbine, générateur, tour de refroidissement, tout est là

L'usine a une capacité de 13kW, soit environ 13 éoliennes qui fonctionneraient toute l'année. Marginal me direz vous? Pas si on compte le nombre de ces usines en Inde et elles tendent à se développer, on en compte une douzaine pour le moment.
D'après nos calculs, la surface nécessaire pour produire suffisement d'arbres en organisant un roulement de 3 ans est de 12 000 hectares. C'est l'équivalent d'un carré de 11km sur 11km. Il n'est pas inutile de noter que ce genre d'exploitation n'est pas sans incident sur la faune mais aussi la flore, la diversité est sacrifiée face à la monoculture.
Néanmoins lorsqu'elle est bien gérée et en nombre contrôlée, l'impact doit être supportable par l'environnement et plus important, cet impact est réversible.

déchargement du bois à stocker

gérer l'approvisonnement en continu

Nous sommes maintenant de retour à Chenai. Le temps d'une rencontre à l'Indian Institue of Technology avec un sociologue pour comprendre les effets sur la sociétés indienne des enjeux énergétique et du développement et nous prenons la route du Nord. La prochaine étape sera New Delhi!