le bus de l'angoisse
Il était plus que temps pour nous de mettre un terme à 9 mois quasi ininterrompus de températures clémentes et estivales. C'est par solidarité avec vous, peuples du froid, de Normandie, de Touraine, d'Ile de France ou d'ailleurs, de toutes ces contrées qui connaissent un hiver rigoureux, que nous allons chercher la froidure dans les hauteurs Himalayennes.
le soleil brille fort à 3000m
Et c'est bien pour cette raison et non pas la beauté des paysages, les villages isolés et les installations de micro hydro que nous sommes là. C'est bien par compassion et pour vous montrer que nous aussi pouvons souffrir du froid.
Il est fini le temps où le thermomètre affichait des valeurs qui dépassaient les 30°C, désormais le seul nombre qui augmente c'est l'altitude.
difficile de ne pas prendre avec moi tous ces beaux chiens de montagne
la route qui mène aux micro hydro
Nous avons profiter de l'occasion pour rencontrer les autorités gouvernementales qui gèrent les micro hydrauliques dans l'état de l'Himachal Pradesh. Cet état montagneux situé au nord de Delhi et le long de la frontière Tibetaine a un grand potentiel énergétique grâce à ces cours d'eau. Nous connaissons tous les barrages, ces monstres de béton qui génèrent des quantités phénoménales d'électricité, mais qui posent des problèmes environnementaux et sociaux parfois. Les zones innondées nécessitent parfois de déplacer des habitants de villages entier. Mais il existe un moyen différents de produire de l'électricité avec l'énergie cinétique de l'eau et sans bloquer un cours d'eau ni innondé de grand espaces : c'est la micro hydro. Une échelle bien plus petite, avec une production de 100KW à 2MW (contre plus de 1000MW pour les barrages conventionnels, l'équivalent deux centrales à charbon) mais avec des conséquences sur l'environnement bien moins importante.
les deux turbines de 100KW chacune
Comment cela ? Il s'agit de détourner une partie du cours d'eau et de le passer dans des turbines (comme dans un barrage traditionnel) et génerer de l'électricité.
Nous avons donc voulu visiter une de ces installations, enfin toujours par solidarité avec vous nous avons été jusqu'à 3000m d'altitude pour éprouver un peu plus ce froid qui vous torture depuis des mois.
paysages glacés
Au terme d'une ascension digne des montagnes russes, nous arrivons sur un flanc de montagne couvert d'une couche épaisse de neige, c'est ici que nous avons vu une des nombreuses installations de la région. Pour l'atteindre nous avons du marcher dans la neige durant 15 minutes, juste assez pour que nos pieds gélent, toujours pour ressentir au plus près de vous. La présentation de la micro hydro faites, nous nous réchauffons le coeur avec les paysages magnifiques et le corps avec un bon tchaï chaud.
produire l'électricité avec l'énergie des rivières sans affecter l'environnement
Pas de repos pour les braves nous sautons dans un bus, qui lui rebondit au gré des trous et bosses qui fleurissent le long de ces « routes » au fil des ravins et des torrents. La nuit fut longue et nous atteignons Reckong Peo, où nous devons obtenir un permis pour poursuivre notre route , car le Tibet est tout proche. Nous pensions continuer pour voir des villages isolés, qui ne sont pas connectés au réseau où l'énergie est obtenue grâce à des panneaux photovoltaïques. Malheureusement des éboulements sur la route ne nous permettent pas de continuer. Nous partons alors pour Kalpa plus haut dans les montagnes d'où nous vous écrivons, dans le froid glacial de notre chambre. Pas de chauffage, simple vitrage, le manteau et les écharpes ne nous quittent pas.
D'ailleurs je vais arreter l'article là, mes doigts commencent à ne plus se mouvoir suffisamment.
[edit] Nous projetons d'être au Japon le 23 mars, mais les évenements actuels mettent cette théorie en doute, selon l'évolution de la situation nous aviserons.